A la suite du coronakrach, il n’aura pas fallu attendre bien longtemps pour voir les états et les banques centrales sortir l’artillerie lourde. L’étourdissante valse des milliards a donc commencé. La Fed a été la première à réagir en injectant 1500 milliards sur le marché des repos permettant aux banques un financement à court terme. Puis, ce fut au tour de l’Europe d’annoncer des aides plus que conséquentes. Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire a ainsi annoncé une aide de « 45 milliards d’euros » pour les entreprises et les salariés, « 300 milliards d’euros de garantie de l’État pour les prêts bancaires en France et 1.000 milliards d’euros de garantie européenne pour les prêts bancaires ».
Pour ne pas gâcher la fête, Christine Lagarde a également sorti le bazooka avec son plan « programme d’achats d’urgence pandémie » qui est doté de 750 milliards d’euros jusqu’à la fin de l’année ou la fin de l’épidémie. Sachant que le programme de rachat de titres par la BCE initié par Mario Draghi court toujours (20 milliards par mois, sans limitation dans le temps !), tout le monde aura compris que la situation est très grave. Il faut d’ailleurs s’attendre à un effondrement comparable à celui de 1929. Avec des états déjà exsangues à la suite de la crise de 2008, cela promet des lendemains qui déchantent.
Ce qui est sidérant dans cette histoire, c’est la capacité des élites à mobiliser autant de moyens pour mettre le capitalisme sous assistance respiratoire alors que les moyens manquent par ailleurs pour permettre aux patients les plus atteints d’être soignés, sans parler de la pénurie de masques ou de gel hydroalcoolique. Deux poids, deux mesures, il faudra en tirer toutes les conséquences à la fin de cette crise.