La chute historique des bourses jeudi 12 mars était un appel au secours et les institutions américaines y ont répondu. Il faut dire que Trump n’en est pas à quelques milliers de milliards près puisqu’il est déjà responsable d’une augmentation historique de la dette publique. Baisser les impôts tout en continuant à faire la guerre un peu partout dans la monde a bien entendu un coût…
Trump n’a donc pas lésiné sur les moyens. Il a déclaré l’état d’urgence et l’accompagné de mesures qui ont provoqué l’extase des marchés. Preuve en est que le S&P 500 a connu sa plus forte hausse depuis 2008 avec +9%. Mais quelles sont donc les mesures qui ont porté Wall Street à l’orgasme aujourd’hui ?
Tout d’abord, Trump a débloqué 50 milliards pour lutter contre l’épidémie qui offriront aux hôpitaux des moyens d’action accrus. Il a ensuite expliqué qu’un partenariat avec Google allait permettre la création d’un site offrant aux utilisateurs la possibilité de se vérifier si leurs symptômes correspondaient à ceux du coronavirus. Tout ceci pour éviter que les hôpitaux ne soient saturés. Sans parler de laboratoires d’analyse ambulants permettant aux patients d’être testés en voiture ! Pour terminer, Trump a annoncé que le gouvernement américain allait augmenter le stock de sa réserve stratégique de pétrole pour compenser la chute du prix du baril. Cette mesure, certes limitée, a permis un rebond de près de 6% des cours du pétrole.
Ces mesures permettent-elles pour autant d’expliquer le rebond du jour ? Sans doute pas. Mais est-il besoin de rappeler que la Fed était intervenue la veille pour secourir une fois de plus les banques en injectant quelque $1500 milliards sur le marché des repos (qui permettent aux banques d’emprunter à très court terme) ?
L’histoire bégaie donc tristement. Au moment de la crise de 2008, on avait été témoin d’une étourdissante valse des milliards ; le plan Paulson avait permis de débloquer $700 milliards et le deuxième plan de sauvetage des banques (bien moins connu celui-là) quelque 7.700 milliards avant l’assouplissement quantitatif qui avait permis l’injection de plusieurs milliers de dollars dans le système bancaire. Nous sommes visiblement repartis pour tour car la bête est malade. Mais que l’on se rassure, la bête est soignée : nous sommes décidément dans l’ère du capitalisme assisté ! Consacrer de telles sommes à la lutte contre la faim dans le monde, vous n’y pensez pas !